déficience visuelle

Numok 2016 : 2 ateliers accessibles aux déficients visuels à la médiathèque Marguerite Duras

Par Hélène Kudzia

Lors d’une journée d’étude sur les tablettes, destinée aux bibliothécaires de la Ville de Paris, Fabienne Le Hein et moi avons présenté 2 ateliers numériques inclusifs, accessibles aux déficients visuels. Nous partageons ici la trame de notre intervention sous la forme d’un PowerPoint, car nous pensons que ces actions peuvent facilement être reconduites à la médiathèque Duras ou ailleurs. 

2 enfants un casque sur les oreilles, une tablette dans les mains

Atelier jeux sonores à la médiathèque Marguerite Duras : on joue à A blind Legend (copyright Médiathèque Marguerite Duras)

En octobre 2016 a eu lieu la 2e édition du festival Numok, autour de la culture numérique. Et cette année 2 ateliers étaient accessibles aux déficients visuels !

1. Atelier collectif de découverte des applications participatives (toutes les applications ne sont pas accessibles avec VoiceOver).

2. Jeux sonores

Toutes les applications présentées sont gratuites et disponibles sous IOS.

 

 

Retour d’expérience : Port’âge auprès du public déficient visuel à la médiathèque Marguerite Duras

objets symbolisant le portage : sac à dos, livres, livres audio, dvd

par Lou (Service civique mission Port’âge, médiathèque Marguerite Duras – Paris)

Le Port’âge est le service de portage de documents (livres, DVD, CD, livres audio, revues, etc.) à domicile des bibliothèques de la Ville de Paris. Gratuit, il est assuré par des volontaires du service civique auprès des personnes âgées ou handicapées.

En octobre 2015, j’ai commencé ce service civique de dix mois à la médiathèque Marguerite Duras (20e). Il s’agit, avec la médiathèque Marguerite Yourcenar (15e), de l’un des deux pôles « Lire Autrement » adaptés aux déficients visuels. Cela signifie une équipe formée à l’accueil de ce public, des collections spécifiques (documents en gros caractères, textes lus, format audio Daisy, DVD en audiodescription), un matériel informatique adapté, des animations et des services particuliers (prêt de lecteurs Daisy, ateliers multimédias, etc.).

Pendant quelques mois, nous avons été deux volontaires à assurer ce service auprès d’une quarantaine de bénéficiaires. Ce partage des tâches m’a laissé davantage de temps pour m’investir auprès des neuf malvoyants ou non-voyants bénéficiaires du Port’âge.

Tout d’abord, j’ai évidemment continué les visites à la Résidence Saint-Louis, un ensemble de studios réservés aux personnes souffrant de déficience visuelle et gérés par le Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts. Je rendais visite à sept personnes toutes les trois semaines.

Si les documents les plus fréquemment prêtés aux personnes non-voyantes ou malvoyantes étaient les textes lus, les livres et revues au format audio Daisy et les DVD (en audiodescription ou non), il m’est également souvent arrivé d’effectuer pour eux des téléchargements sur les plateformes réservées aux bénéficiaires de l’exception Handicap que sont la BNFA (Bibliothèque numérique francophone accessible) et Eole, la bibliothèque numérique de l’association Valentin Haüy. Je mettais ensuite ces livres audio sur des supports numériques (clés USB ou cartes SD) que les bénéficiaires m’avaient fourni préalablement.

L’une de mes bénéficiaires, si elle était familière des textes lus, appréciait particulièrement la lecture en braille. La médiathèque de l’association Valentin Haüy envoie gratuitement par voie postale des livres en braille, mais les valisettes contenant les documents sont volumineuses et parfois lourdes, ce qui empêchait cette personne de faire directement appel à eux. Tout au long de l’année, j’ai donc fait venir des livres de l’association Valentin Haüy à la médiathèque Marguerite Duras pour lui porter ensuite.

Enfin, j’ai également apporté mon aide pour chaque séance de « L’oreille ne fait pas la sieste ». Cette animation est un rendez-vous mensuel autour des livres audio pendant lequel deux bibliothécaires présentent des coups de cœur ou des documents sur une thématique précise (les contes, les sélections du Prix France Culture-Lire dans le noir…). Mon aide consistait à préparer le matériel, proposer thé et gâteaux, aider les usagers à trouver des documents en rayon, enregistrer leurs choix. J’ai également eu l’occasion à quelques reprises de présenter moi-même des livres audio.

Les visiteurs du soir invitent Les Doigts Qui Rêvent

Jeudi 16 juin 2016 de 18h à 20h Solène Négrerie présentera Les Doigts Qui Rêvent (LDQR) lors d’une séance du cycle de rencontres Les visiteurs du soir, à la BNF.

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Le Centre National de la Littérature Pour la Jeunesse – La Joie par les Livres (CNLPJ) propose un cycle de rencontres autour des acteurs de la littérature jeunesse, intitulé les visiteurs du soir. Il invite alternativement des éditeurs, auteurs, illustrateurs, conteurs et a déjà accueilli Valérie Zenatti, Hubert Ben Kemoun, L’Ecole des loisirs… Ce cycle de formation est accessible à tous gratuitement, sur réservation. On peut librement consulter les archives : lire les comptes-rendus et écouter en ligne les rencontres passées.

 solène negrerie touche sonlivre la chasse à l'ours

Les Doigts Qui Rêvent est le prochain invité des visiteurs du soir, jeudi 16 juin à 18h. C’est l’éditeur historique en France de livres tactiles, qui œuvre depuis une vingtaine d’années dans ce secteur. Depuis quelques titres on note une diversification de son champ d’activité. On a déjà parlé sur ce blog du coffret multisensoriel, pédagogique et novateur autour de Lucky Luke et de la bande dessinée. Aujourd’hui LDQR ne se cantonne plus aux seuls livres tactiles, mais introduit des compléments sous la forme de version audio DAISY de l’histoire (Alice racontée aux petits), voire d’un DVD contenant une version audio et en Langue des Signes Française (La chasse à l’ours).

la-chasse-a-l-ours couverture

 

Pour en savoir plus :

Le site de l’éditeur Les Doigts Qui Rêvent

La présentation de la rencontre du 16 juin et les modalités d’inscriptions sur le site du CNLPJ

 

 

L’exception handicap en quelques chiffres à la médiathèque Marguerite Duras

Avec l’ouverture de la médiathèque Marguerite Duras en 2010, le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris lançait son deuxième pôle Lire Autrement : une équipe formée à l’accueil des déficients visuels, des collections et des animations accessibles aux aveugles et malvoyants, bref un projet inclusif autour de la mixité des publics. 6 ans plus tard, le bilan est très positif !

Façade Médiathèque M Duras (c) Marc Verhille

Façade de la Médiathèque Durac (c) Marc Verhille

Les usagers aveugles et malvoyants sont au rendez-vous et de plus en plus nombreux : sur 362 bénéficiaires de l’exception handicap inscrits dans le réseau parisien en 2015 (238 en 2014), 73 se sont inscrits à Duras et 74 y ont emprunté des documents en 2015.

Si les usagers reviennent régulièrement, c’est avant tout pour profiter de la variété des collections mises à leur disposition. En tête des usages, on trouve le prêt de livres audio. Les collections spécifiques de livres et revues DAISY ont attiré 42 déficients visuels qui ont emprunté 718 documents DAISY (362 sur CD, 356 via téléchargement). Une petite moitié des inscrits aveugles et malvoyants ne recourt pour l’instant qu’aux collections accessibles à tous : DVD en audiodescription, musique, livres en gros caractères, livres tactiles… La gratuité offerte aux bénéficiaires de l’exception handicap pour l’emprunt de tous les supports est très appréciée.

Comme l’ensemble des fréquentants de la médiathèque, les aveugles et malvoyants manifestent leur intérêt pour la variété des services offerts et la possibilité d’alterner entre services personnalisés et activités inclusives : richesse de la programmation culturelle, portage, ateliers multimédia, notamment sur les lecteurs DAISY et le téléchargement de livres DAISY (31 séances en 2015)…

Nul doute que l’expérience acquise par l’équipe de la médiathèque Marguerite Duras joue un grand rôle dans le succès de son pôle Lire Autrement.

 

Des fiches pour rendre les menus des DVD audiodécrits accessibles

Par Hélène

De plus en plus de bibliothèques proposent à leurs usagers déficients visuels d’emprunter des DVD en audiodescription. Il s’agit de DVD classiques, acquis auprès des fournisseurs habituels, qui possèdent une piste audiodescription.

logo de l'audiodescription

L’obstacle majeur pour l’usager aveugle ou très malvoyant est la non vocalisation d’une grande partie des menus de ces DVD. En effet, pour qu’une personne déficiente visuelle puisse lancer seule un DVD sur la piste audiodescription, tout se passe bien lorsque le menu est vocalisé. Mais dans la majorité des cas le menu s’affiche à l’écran et n’est pas accessible.

Pour favoriser l’autonomie des usagers, les bibliothécaires de la médiathèque José Cabanis de Toulouse ont eu l’idée, il y a plusieurs années déjà, de mettre au point des fiches qui décrivent les manipulations à faire pour lancer le film avec l’audiodescription. Aujourd’hui plusieurs bibliothèques participent à la réalisation de ces fiches qui guident les non et malvoyants dans les menus non vocalisés.

Où trouver ces fiches-menus ?

Ces informations sont mises en ligne sur le blog de l’Association Française d’Audiodescription et peuvent être consultées par tout un chacun, notamment par les aveugles et malvoyants à l’aise avec les nouvelles technologies.

Mais certains usagers de nos bibliothèques préfèrent emprunter en même temps que le DVD la fiche décrivant son menu en braille ou en gros caractères, ou encore il est plus simple pour eux de la recevoir par mail.

Afin de faciliter les échanges entre les bibliothécaires qui proposent au prêt des DVD avec audiodescription, nous dédions une page de la boîte à outils de ce blog à ces fiches menus au format word, prêtes à être imprimées en gros caractères.

Vous souhaitez nous aider ?

Cette page s’enrichira avec les contributions des uns et des autres. N’hésitez pas à nous communiquer les informations dont vous disposez et qui ne sont pas encore en ligne en écrivant à Hélène et à Luc Maumet.

Précisions importantes:

  • Pour être sûr que la fiche correspond au DVD que vous possédez, un seul moyen : vérifiez son EAN. En effet lorsqu’un DVD est réédité, le menu est souvent différent.
  • Ces fiches-menus sont conçues pour être utilisées avec un lecteur de DVD. Elles fonctionneront rarement, malheureusement, avec un ordinateur.
    • Pour certains usagers, ces manipulations restent trop difficiles à faire : ils n’emprunteront que des DVD avec un menu vocalisé : il faut donc avoir un moyen de les repérer rapidement en rayon.

Ateliers informatiques adaptés à la bibliothèque de Mériadeck

Par Marie Emmanuelle Beraud Sudreau (Mériadeck – Bordeaux)

La bibliothèque de Mériadeck, depuis son ouverture en 1991, a toujours eu le souci de favoriser la lecture des personnes déficientes visuelles. L’espace Diderot dispose à cet effet de 3 cabines équipées de matériels adaptés à la basse vision.
Le parc informatique a été entièrement renouvelé en 2014 ; de même que les deux vidéo-agrandisseurs du service.

Dans ces cabines, les bibliothécaires  proposent un accueil individualisé, prioritairement dédié aux personnes aveugles ou malvoyantes.

texte ateliers informatique adaptés
Cette offre d’accueil comprend un programme d’ateliers informatiques adaptés (AIA)

Contenu des AIA :
– Formation aux logiciels adaptés Jaws ou Zoomtext
Avec Jaws et Zoomtext :
– Bureautique
– Navigation sur le net et recherches sur le site de la bibliothèque
– Boîte mail
– Présentation des bases adaptées Éole et BNFA.
– Téléchargement et gravure à partir d’Éole

A cet effet, un agent a suivi une formation très complète sur le logiciel Jaws.
C’est cette personne qui assure l’accueil des usagers pour une utilisation de Jaws. Le reste de l’équipe Diderot assurant avec elle l’accueil avec le logiciel Zoomtext

Conditions d’accès pour chaque usager intéressé :
– Sur inscription
– 1 fois par semaine
– Durée : 1h30
– sur un créneau régulier, si possible, fixé en concertation avec l’usager. Cela afin de pouvoir anticiper les répercutions des rendez-vous sur le planning et fluidifier l’emploi du temps des agents.

Atelier adapté bimestriel (voir programme 2015), ouvert à un petit groupe de personnes :
– Utilisation du lecteur Victor
– Téléchargement et gravure à partir d’Éole (2 fois en 2015)
– Les signets de l’espace Diderot

Retour sur le premier atelier de groupe en février :
Au programme, la présentation du Victor. Nous étions bien au point sur les différentes fonctionnalités de l’appareil. Question qui tombe : « comment on règle l’heure, mon Victor est  branché sur l’heure anglaise »  Nous voilà obligées de retourner sur les 48 p. du mode d’utilisation de Humanware. Mais on a fini par trouver et par remettre les pendules à l’heure !

En projet :
– Nos lecteurs ont du talent : Elisabeth présente son blog, Nicolas scanne plus vite que son ombre, etc…
– En concertation avec le Num’ (service de culture numérique à la bibliothèque de Mériadeck) : jeux vidéo à l’aveugle, salon numérique.
L’achat de nos premiers jeux vidéo adaptés est prévu pour 2015.

Par ailleurs, l’espace Diderot, comme le service Autoformation, est de plus en plus souvent sollicité par des usagers qui demandent :
– Un accompagnement informatique/internet à la carte et gratuit. Mais très chronophage pour les agents.
– Des ateliers de groupe pour un public spécifique ; comme Le phare qui accueille des personnes avec un handicap sensoriel dans le quartier de St Augustin.

Une réunion de concertation est envisagée entre les deux services afin d’analyser les besoins du public et les capacités de la bibliothèque à répondre à ces sollicitations. A travers cette question des ateliers informatiques adaptés, le rôle social de la bibliothèque est plus que jamais d’actualité.

Des livres à l’oreille…

Par Marianne Coatanhay

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Voici donc le 2ème billet consacré aux actions de médiation du livre audio en bibliothèque.

Le lancement de ce rendez-vous régulier à la Bibliothèque des Champs Libres de Rennes a répondu à plusieurs objectifs :

  • Notre souhait de valoriser l’ensemble des livres audio présents à la bibliothèque (plus de 3000 titres, auxquels s’ajoutent environ 700 CD au format Daisy). Physiquement, les livres audio de fiction sont regroupés, pour les adultes, sur le Pôle Langues et littératures au 4ème étage de la bibliothèque, et ils sont très empruntés par des publics divers : déficients visuels, personnes âgées ayant du mal à lire les livres imprimés, usagers passant beaucoup de temps dans les transports ou ayant des métiers manuels… Par contre les documentaires, classés sur les différents pôles en fonction de leur sujet, sont beaucoup plus difficiles à repérer, tant physiquement que dans notre catalogue.
  • Nous voulions aussi répondre à la demande de nos lecteurs déficients visuels d’avoir un rendez-vous régulier, pour partager autour de nos lectures et de nos coups de cœur respectifs.

Notre rencontre « Des livres à l’oreille » est donc née en octobre 2013. Lors de ce premier rendez-vous, étaient proposés les titres de la rentrée littéraire disponibles en format Daisy ; l’occasion de discuter des préférences des uns et des autres concernant les voix (différentes voix de synthèse et voix humaines) et de recueillir les propositions et souhaits concernant ce nouveau rendez-vous.

Le 2ème, en février 2014, était consacré aux documentaires. Des livres audio sur des sujets très divers ont été présentés et écoutés, et un accent particulier a été mis sur les méthodes de langues 100% audio, accessibles aux non-voyants.

En juin dernier, il était question de la Bretagne : romans, contes, classiques de la littérature bretonne, documentaires, romans policiers… présentés par notre collègue bibliothécaire du fonds régional ; pour finir, nous avons dégusté ensemble le gâteau de la fameuse empoisonneuse bretonne Hélène Jégado ! Tout le monde a survécu…

Le RV en pratique :

  • 1 fois par trimestre
  • Le jeudi après-midi, à partir de 17h
  • Une rencontre d’1h30
  • Un moment convivial, autour d’un goûter, dans une salle réservée aux médiations
  • 10 à 15 participants en moyenne, déficients visuels et accompagnants
  • Animation par le service accessibilité, et des collègues de la bibliothèque, associés selon les thématiques abordées
  • 15 à 20 titres présentés en moyenne (livres audio et CD Daisy) ; 5 ou 6 extraits sont écoutés sur un lecteur Daisy (Victor Reader Stratus M)
  • La plupart des titres présentés sont empruntés à l’issue du RV. Nous proposons aussi, pour compléter, le téléchargement de livres cités, à partir de la BNFA ou d’Eole, pour nos lecteurs qui le souhaitent.
  • Une bibliographie est proposée après la rencontre.

Prochaine rencontre autour des polars et de la science-fiction, à la demande de plusieurs participants !

Le SLPJ toujours pas au rendez-vous de l’accessibilité

Par Hélène

Une fois n’est pas coutume, je vous livre ici un billet d’humeur.

Les années se suivent et se ressemblent… malheureusement. Le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil fête ses trente ans mais l’accessibilité n’a pas fait de gros progrès !

Les années passées, j’ai déjà signalé que le site internet du salon n’était pas accessible pour les personnes aveugles qui, comme moi, utilisent l’ordinateur à l’aide d’une synthèse vocale et d’une plage braille. Je me suis même donné la peine de leur écrire, via le formulaire de contact, sans avoir jamais reçu de réponse. Cette année, je n’arrive même pas à trouver le formulaire de contact sur le site !

Quant au programme, impossible pour moi de le consulter. J’ai glané quelques infos grâce à twitter et je ne suis même pas en mesure de les retrouver sur leur site internet.

Et pourtant, au lieu de ce billet, je pensais vous faire le compte-rendu de la table ronde « Le livre audio : une chance pour la littérature jeunesse », à laquelle j’ai assisté ce matin. Mais pas possible pour moi de retrouver le nom des participants et le détail sur le programme !

Est-ce mieux quand on se rend sur place ?

Pas forcément. A mon arrivée, samedi, on m’a proposé de prendre une entrée à part. Une entrée séparée, donc, pour les personnes à mobilité réduite : l’objectif n’était pas de me faciliter la vie, mais que les agents d’accueil contactent leur supérieur pour vérifier si les chiens d’aveugles pouvaient bien entrer ! Pas non plus d’aide pour se diriger à l’intérieur du SLPJ…

Merci donc aux personnes qui m’ont guidée et accompagnée samedi et lundi matin : Gabrielle, Clémence, Sophie, Danyelle, Ophélie.

Et rendez-vous dans un ou deux ans pour voir si l’accessibilité du SLPJ aux aveugles aura progressé.

Un coffret multi-sensoriel sur la Bande dessinée : conçu PAR et POUR les enfants non-voyants

Par Dannyelle Valente, rédactrice invitée

photo Dannyelle Valente

Projet porté par Les Doigts Qui Rêvent, maison d’édition d’albums tactiles, dans le cadre du programme « Agir pour la Lecture » du Service du Livre et de la Lecture – Ministère de la Culture. Action soutenue également par la Fondation Dominique et Tom Alberici et la Fondation Bouygues Télécom.

Pourquoi un coffret éducatif sur la BD ?

Les enfants voyants sont baignés dans une culture visuelle enrichie de toutes sortes d’images, illustrations, bandes dessinées, etc. Dès leur plus jeune âge, ils sont en contact avec différents personnages emblématiques tels que Babar, Martine, Barba-Papa ou (plus récemment) Dora l’Exploratrice, SamSam, Winnie l’Ourson… Plus tard, vers 8 ou 9 ans, leur intérêt sera plutôt tourné vers l’univers de la Bande Dessinée : les immortels Lucky-Luke, Tintin, Gaston, Titeuf, Astérix et Obélix mais aussi tout l’univers récent des Manga, aujourd’hui véritable objet de prédilection des adolescents et des adultes.

À l’école ou dans les bibliothèques, le public non-voyant n’entre en contact avec l’univers de la BD qu’à travers des transcriptions en Braille ou des lectures audio. Les très rares adaptations tactiles ou matériaux éducatifs visant à présenter les personnages et l’univers de la BD ne font que reproduire des conventions visuelles éloignées du vécu de ces personnes. Face à un fouillis de lignes indéchiffrables, le plaisir de la découverte se transforme vite dans un véritable casse-tête !

Quel outil pour permettre aux personnes non-voyantes d’appréhender l’univers de la Bande Dessinée d’une façon éducative, ludique et adaptée à leur réalité?

Dans ce projet, l’association Les Doigts Qui Rêvent a mis en place pour la première fois une démarche de co-création avec le public.

Le coffret a été créé avec un groupe de jeunes en situation de handicap visuel (11- 17 ans) à la médiathèque José Cabanis à Toulouse (Pôle l’Oeil et la Lettre). Différentes activités de création et d’introduction à la Bande Dessinée ont été réalisées à l’aide de planches tactiles, de figurines tactiles et de contenus audio. Les dispositifs ayant mieux fonctionné ont été réunis dans un coffret éducatif pour une utilisation en classe ou dans le cadre des animations en bibliothèque, ludothèque ou centre de loisirs.

Ce coffret éducatif comporte:

  • Un CD audio réalisé en partenariat avec Les Éditions Benjamins Media
  • Différents supports tactiles permettant aux lecteurs de comprendre certaines notions fondamentales de la Bande Dessinée: les cases, les séquences, le mouvement, les personnages, le cadrage.
  • Un loto des onomatopées.
  • Des planches vierges, afin de créer sa propre histoire tactile sous la forme d’une planche de Bande Dessinée : création d’un scénario, des dialogues, des bruitages et des personnages tactiles.
  • Figurine tactile des personnages du classique western Lucky Luke. Découverte du cowboy qui tire plus vite que son ombre et ses amis à l’aide d’un jeu d’assemblage.
  • Un livret d’accompagnement qui oriente les professionnels sur les activités à réaliser.

 

image 1

Image de la planche de BD tactile qui accompagne l’histoire audio « Ma Dalton » de Lucky Luke. Dans chaque case de BD, les personnages de l’histoire sont des pions que l’enfant peut déplacer d’une extrémité à l’autre à l’aide un système de rail.

 

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Image d’une grille de loto des onomatopées avec 6 cellules. Dans chaque cellule, on retrouve une onomatopée écrite en noir et en braille. Dans cette grille on retrouve les onomatopées : Ahhhh (cri), glou-glou (boire), baoum (explosion), paf (coup de poing), toc-toc (porte) et hips (hoquet).

 

Image 3

Image des figurines tactiles des personnages de Lucky Luke. Sont presentés, de gauche à droite : Ma Dalton, avec une robe en velours côtelé et son petit sac à main, Lucky Luke avec son pantalon en jean, ses bottes de cowboy, sa chemise en lin, son gilet en cuir et un petit foulard autour du cou. Joe Dalton (le plus petit des Dalton) avec son fameux uniforme de prisonnier en rayures noir et jaune et enfin, Averell Dalton qui a exactement la même tête et les mêmes habits de son frère. La seule différence entre les deux est qu’il est beaucoup plus grand (il est le plus grand des Dalton).

 Image 4

Une main d’enfant détache la chemise d’Averell Dalton. L’enfant peut « détacher » les pièces aimantées de la figurine pour bien comprendre les différents composants de l’image et les caractéristiques principales de chaque personnage.

Des rencontres avec des professionnels ont été organisés à la médiathèque Marguerite Duras à Paris et à la médiathèque José Cabanis à Toulouse  pour présenter le coffret et quelques pistes d’usage en bibliothèque. Le coffret permet de découvrir l’univers de la Bande Dessinée tout en stimulant la créativité et l’imaginaire. Un kit « création » est fourni (des planches et des cases vides, des choix de textures et des ambiances sonores) pour que les participants des ateliers puissent créer leur propre bande dessinée et laisser libre cours à leur imagination.

Prochaines dates de présentation de la maquette :

Du 26 novembre au 1er décembre 2014 : la maquette du coffret BD sera exposée au stand Les Doigts Qui Rêvent au Salon de Montreuil. Dannyelle Valente, responsable de ce projet, sera présente pour vous parler des étapes du projet et présenter la maquette.

Le 3 décembre 2014 : Présentation de la maquette à l’Institut Montéclair à Angers . Cette présentation est destinée aux professionnels de la région (musées, bibliothèques, écoles) intéressés par le projet. Pour plus d’informations veuillez contacter Catherine Thibault à l’adresse mail : catherine.thibault@mfam49-53.fr

Vente du coffret et offre d’animations :

Le coffret sera en vente à partir de l’année prochaine.

L’association LDQR propose également des prestations d’animation avec le coffret dans les bibliothèques, écoles et ludothèques intéressées.

Pour plus de détails ou pour une demande d’animation, veuillez contacter Dannyelle Valente à l’adresse mail : recherche.Ldqr@gmail.com.