Mois: septembre 2015

Pour tout savoir sur l’accessibilité numérique en bibliothèque

La fiche n°5 « Accessibilité numérique en bibliothèque« , publiée par le Service du livre et de la lecture (MCC/DGMIC) dans la Boite à outils du numérique en bibliothèque, est destinée à accompagner les bibliothèques territoriales dans leurs projets de développement et la mise en accessibilité numérique de leurs services, afin de favoriser l’inclusion de l’ensemble des publics.

  • Des enjeux forts

La participation active à la vie en société nécessite plus que jamais d’avoir accès à l’information et aux ressources numériques. En matière de numérique, les bibliothèques ont un rôle majeur à jouer auprès des personnes handicapées et des populations vieillissantes.
Internet peut paradoxalement devenir un espace d’exclusion. Le manque d’accessibilité de la communication publique en ligne éloigne une partie des usagers de l’information qui leur est nécessaire ; cette inaccessibilité renforce par ailleurs une dépendance de personnes qui seraient en mesure d’attendre qu’Internet facilite leur autonomie.
De nombreuses bibliothèques publiques ont élargi leur offre pour proposer un accès à des ordinateurs, tablettes, liseuses et des connexions Internet. Toutefois, pour ces publics historiquement éloignés des bibliothèques, consulter des livres numériques ou des collections numérisées, lire la presse en ligne, prendre connaissance des coordonnées ou de l’actualité de la bibliothèque via son site Internet, faire une recherche dans le catalogue, effectuer des démarches administratives en ligne, etc., représentent toujours autant de défis au quotidien, lorsque les normes d’accessibilité numérique ne sont pas appliquées et où le manque de médiation humaine se fait sentir.

  • Des marges de progression importantes

Les structures publiques françaises (État, collectivités territoriales et établissements publics qui en dépendent) ont depuis 2009 l’obligation de rendre accessibles leurs sites Internet et leurs services numériques aux personnes handicapées.
Le Référentiel général d’accessibilité des administrations (RGAA) découle de l’obligation d’accessibilité imposée par l’article 47 de la loi « handicap » du 11 février 2005, dont le décret d’application a été publié le 16 mai 2009. Ce référentiel s’applique aux différents types de handicap et aux différentes technologies mises en œuvre par les services de communication en ligne.
Le RGAA a connu une évolution majeure, approuvée par l’arrêté du 29 avril 2015 (version RGAA 3.0). Cette nouvelle version, simplifiée et plus lisible que la précédente, permet en effet de prendre en compte les évolutions technologiques qui sont apparues depuis 2009.
Le RGAA repose sur les 4 grands principes issus de normes internationales, les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG 2.0) : les contenus d’un site Internet ou intranet accessible doivent être « perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes ».
Pour autant, une étude réalisée par Tosca consultants à l’automne 2014, en partenariat avec l’association BrailleNet et le Service du livre et de la lecture, Accessibilité numérique des portails de bibliothèque », a montré que les marges de progression pour les bibliothèques sont considérables : sur les 133 portails de bibliothèque étudiés, aucune attestation de conformité au RGAA n’a été identifiée.

  • Une fiche pratique et synthétique

Faisant le point sur les obligations législatives et réglementaires en la matière, ainsi que sur les normes et référentiels en vigueur, la fiche développe en quatre chapitres toutes les dimensions de l’accessibilité numérique en bibliothèque :
1. Les publics : des besoins et des usages
2. L’accessibilité des services : cadres et principes
3. L’accessibilité des contenus
4. Médiation et accompagnement des publics empêchés.

Un groupe de travail dédié a été créé pour l’occasion, réunissant professionnels de la lecture publique, spécialistes de l’accès à l’écrit pour les publics empêchés de lire du fait d’un handicap, et spécialistes en accessibilité web. Les problématiques spécifiques aux bibliothèques universitaires ont également été prises en considération.