déficience visuelle

L’oreille ne fait pas la sieste : une action de médiation du livre audio à la Médiathèque Marguerite Duras

Par Hélène

Ce billet inaugure une série consacrée aux actions de médiation du livre audio en bibliothèque. N’hésitez pas à réagir en commentaire ou à nous proposer un billet autour des expériences menées dans vos bibliothèques sur le sujet.

IMG_20141113_151802

L'oreille ne fait pas la sieste1

 

 

 

 

 

 

 

Depuis près de 3 ans la médiathèque Marguerite Duras (Paris) propose des actions de médiation autour du livre audio.

Deux axes animent notre démarche :

– proposer des animations qui favorisent la mixité des publics ;

– mieux faire connaître les collections de livre audio et la lecture audio à tous les publics.

Avant d’aboutir à la forme actuelle, nous avons tâtonné :

– présentation de quelques livres audio au café littéraire de la bibliothèque : ça ne prenait pas : les présentations étaient toujours faites par les bibliothécaires, les lecteurs « voyants » n’empruntaient que les livres papier et les interactions n’existaient pas entre les lecteurs déficients visuels et les autres ;

– des séances d’écoute d’extraits de livres audio, bâptisées « siestes littéraires »: les sélections étaient longues à préparer et le public n’osait pas investir les transats qui lui tendaient les bras ; mais la préparation de ces sélections a permis aux bibliothécaires impliqués de mieux connaître le fonds de livres audio.

Parallèlement, certains lecteurs déficients visuels exprimaient l’envie de rencontrer d’autres aveugles et malvoyants et demandaient la mise en place d’un moment d’échange à la bibliothèque. Nous avons proposé que cet échange se fasse autour des livres audio.

L’oreille ne fait pas la sieste dans sa forme actuelle est née début 2013. Une fois par mois, le jeudi à 15h, lecteurs et bibliothécaires présentent leurs coups de coeur et écoutent ensemble des extraits de ces livres audio. Certaines séances -et ce sont celles qui attirent le plus de monde- suivent les thématiques d’action culturelle : la Grande Guerre, le centenaire de la naissance de Marguerite Duras prochainement la gourmandise.

Les séances ont lieu dans un des petits salons de lecture de la bibliothèque. Les participants sont surtout des malvoyants, mais l’activité est ouverte à tous et certains lecteurs valides découvrent à cette occasion le livre audio.

Etant donné que ces séances se déroulent dans un espace ouvert et avec un public mixte (pas exclusivement des usagers empêchés de lire), nous n’utilisons que des livres audio du commerce. Ponctuellement des livres DAISY sur les thématiques abordées sont présentés aux déficients visuels sans qu’on n’en écoute d’extraits en public.

En pratique :

– 0 budget : l’animation est préparée eta nimée par les bibliothécaires ;

– 2 à 15 participants : certains assistent régulièrement, d’autres ponctuellement ;

– 6 livres en moyenne présentés chaque mois ;

– matériel : livres audio du fonds + chaîne hifi ou lecteur DAISY ;

– communication spécifique : flyers dans les bacs de livres audio

Pour prolonger la rencontre, la playlist des extraits écoutés est disponible sur le blog de la médiathèque « le carnet de Marguerite » et sur SoundCloud.

 Archimed poursuit son engagement pour l’accessibilité de ses portails de bibliothèque

Par Hélène Kudzia

Jeudi 2 octobre, lors des journées portes ouvertes organisées par la société Archimed, une table ronde sera consacrée à l’accessibilité et au responsive design. J’y participerai avec Sylvie Duchateau (Access42) : ce sera pour nous l’occasion d’expliquer la démarche suivie par Archimed et les progrès manifestes en matière d’accessibilité des portails Ermès.

logo Archimed

Nous récoltons en effet aujourd’hui avec beaucoup de plaisir le fruit de deux ans de sensibilisations, démonstrations, formations…

A présent, avec un portail Ermès de dernière génération, les utilisateurs de revue d’écran peuvent comme tout un chacun consulter leur compte, faire des recherches dans le catalogue et rebondir sur les résultats de recherche, réserver un document, mais aussi donner leur avis sur un livre, lui attribuer une note, gérer leur panier…

Avant d’en arriver là : En 2012, l’ADULOA avait sollicité mon expérience sur l’utilisation des portails Ermès avec Jaws ou NVDA. Archimed, distributeur de cette gamme de portails, a très vite souhaité s’engager pour améliorer ses produits. En 2013, en collaboration avec Olivier Nourry et Jean-Pierre Vilain (Qelios), ses développeurs ont élaboré des portails plus accessibles et leurs efforts en ce sens se poursuivent actuellement.

« Bibliothèques en Seine Saint-Denis » lance un cycle de réflexion autour du handicap et de l’accessibilité

Par Hélène Kudzia

L’association des bibliothèques en Seine Saint-Denis initie un cycle autour du handicap en bibliothèque. Le thème est abordé pour la première fois par l’association. L’initiative revient à la bibliothèque de Montreuil qui a alerté l’association sur certains besoins et sur les obligations légales.

Bibs_seine_saint_denis_logo

La première séance, vendredi 16 mai, a laissé une large place à un tour de table et à l’état des lieux des projets en cours ; elle a ensuite été consacrée au handicap visuel. La prochaine séance aura lieu à l’automne sur une thématique à définir en fonction des demandes. Les séances seront consacrées à la présentation de ressources et d’actions menées en bibliothèques pour différentes catégories de publics empêchés et pourront aussi prendre la forme de visites d’équipements spécialisés ou déjà engagés dans l’accueil de ces publics.

Pour les membres de l’association il est important d’aborder la question à l’échelle du département, pour mutualiser les questionnements et les expériences de chacun.

En 2012, le Conseil Général de Seine Saint-Denis a mené une enquête sur l’accessibilité des équipements culturels, qui a donné lieu à la parution d’un guide dans lequel l’accessibilité des bibliothèques ne semble pas toujours bien renseignée. Pour compléter et actualiser ces données et pour préparer ce cycle, les participants ont été invités à remplir en amont un questionnaire dressant l’état des lieux de l’accessibilité de leur établissement.

Le dépouillement des questionnaires et le tour de table initial ont permis de pointer la diversité des équipements, les inégalités dans les budgets, les actions mises en place avec des publics empêchés et des actions de sensibilisation.

 

Voici quelques points abordés lors des discussions qu’il m’a semblé intéressant de relever :

  • Plusieurs bibliothécaires du département sont porteurs de handicap. On rappelle l’intérêt pour tous – publics et équipes – d’intégrer des agents en situation de handicap.
  • Des équipements, même récents, ne sont pas accessibles au niveau du cadre bâti. Certains proposent un cheminement accessible par un itinéraire très compliqué ; d’autres travaillent à une entrée pour tous par « la grande porte ».
  • On souligne l’intérêt de travailler avec les missions handicap des villes qui permettent d’avoir une vision globale de l’accessibilité et des retours d’usagers.
  • Quelques bibliothèques ont des partenariats avec des associations ou des bibliothèques spécialisées : actions de sensibilisation, accueil d’une permanence d’une bibliothèque spécialisée, préparation d’une convention avec une autre bibliothèque spécialisée…
  • L’accueil de groupes (SESSAD, ESAT, IME, IMPRO) semble plus fréquent et mieux identifié que l’accueil en individuel.
  • L’ensemble de l’équipe doit être sensibilisé, formé, la question du handicap doit être un projet d’équipe, et ces accueils ne peuvent pas reposer seulement sur les volontaires, sans quoi on n’assure pas de continuité de service.

Souhaitons que les prochaines séances soient aussi fructueuses en échanges d’idées et de bonnes pratiques et permettent à chaque bibliothèque de développer davantage de services accessibles. Et gageons que l’association s’engagera, après cette réflexion initiale,  à intégrer l’accessibilité de façon régulière dans ses différents groupes de travail pour évoquer, par exemple, le multimédia et les jeux vidéo accessibles, les lectures adolescentes en format adapté, le cinéma pour tous…

 

Table ronde « Lire autrement : vers de nouveaux usages et de nouveaux services en bibliothèque »

Par Hélène Kudzia

Comme chaque année, le service du Livre et de la Lecture était présent au Salon du Livre de Paris à travers le stand Lire Autrement rassemblant 10 acteurs de l’édition adaptée. Mais il a aussi organisé , en partenariat avec le Centre National du Livre, une table ronde intitulée « Lire autrement : vers de nouveaux usages et de nouveaux services en bibliothèque ».

Stand-Lire-Autrement-perspective_large

Modérée Par Bernard Démay, cette table ronde a permis de présenter des projets menés par des éditeurs spécialisés en partenariat avec des bibliothèques publiques :

  • Luc Maumet, de la médiathèque de l’Association Valentin Haüy, a exposé DAISY dans votre bibliothèque; ce projet, soutenu par le SLL dans le cadre d’ »Agir pour la lecture », permet à des bibliothèques publiques, signataires d’une convention avec l’AVH, de proposer un fonds de livres DAISY et des lecteurs DAISY.
  • Danyelle Valente, de l’éditeur associatif Les doigts Qui Rêvent, a fait part de l’avancée d’un autre projet soutenu par « Agir pour la lecture » : la réalisation, avec un groupe d’adolescents déficients visuels à la médiathèque José Cabanis (Toulouse), d’un coffret autour de Lucky Luke. Ce coffret sera un outil de médiation pour mieux faire appréhender la bande dessinée aux aveugles et malvoyants.
  • Sophie Martel, de l’éditeur associatif Benjamins média, a présenté Un frère en bocal, premier livre ePub accessible à tous : en cours de fabrication, ce livre numérique proposera conjointement le texte, la version audio et l’interprétation en LSF de cet album jeunesse déjà paru dans sa version livre-CD.
  • Pour ma part, j’ai expliqué les utilisations possibles en bibliothèque publique de ces différents livres et outils et l’indispensable médiation à mettre en œuvre pour qu’ils rencontrent leur public.

 

La captation sonore réalisée par le CNL est disponible au format MP3 sur le site du SLL.

Photo_table_ronde_lire_autrement_salon_livre_2014

 

Mémoire : publics non et malvoyants, bibliothèques et numérique

Par Luc Maumet

A lire : le mémoire Publics non et malvoyants : quels enjeux pour les bibliothèques à l’heure du numérique réalisé par Floriane Muller, Fabienne Samoulier Egger et Aurélie vieux.

Rédigé dans le cadre du Master en information documentaire de la Haute École de Gestion de Genève ce mémoire est particulièrement bien documenté.

logo heg Genève

Il s’appuie sur une excellente revue de la littérature professionnelle pour proposer un état des lieux à la fois précis et synthétique.

Une enquête, menée par les trois auteures auprès des bibliothèques suisses, permet de prolonger ce tour d’horizon et de proposer des recommandations d’une grande pertinence.

Un excellent document de référence pour ceux qui s’intéressent à l’accès à l’écrit des publics déficientes visuels.