Auteur : Hélène

Bibliothécaire à la médiathèque Marguerite Duras (Paris), responsable du Pôle Lire Autrement.

Compte rendu de la table-ronde – Accessibilité des visites du site François-Mitterrand de la BnF au public déficient intellectuel

Compte rendu par Hélène Kudzia de la table ronde organisée vendredi 28 septembre 2018 à la BnF en collaboration avec l’association Les Papillons Blancs de Paris.

Logo de Les papillons blancs de Paris

Introduction par Sylviane Tarsot-Gillery, directrice générale de la BnF : Quand on parle d’accessibilité, on pense surtout à l’accessibilité physique et sensorielle. A la BnF il manquait un travail sur l’accessibilité pour les publics avec déficience mentale.
Cette nouvelle proposition de visite est le fruit d’une collaboration avec l’association Les papillons blancs de Paris. La convention a été signée en 2016. Sa réalisation est aujourd’hui visible avec le livret d’accompagnement de la visite rédigé en FALC qui sert pour ces publics mais aussi pour tous.

La table-ronde a été animée par Vincent Lochmann de la radio Vivre-FM, média spécialisé dans les sujets en lien avec le handicap.

La table-ronde s’est ouverte par le témoignage de 2 travailleurs de l’ESAT Montgallet (Paris 12e), géré par l’association Les Papillons blancs de Paris. Ils se sont définis l’une comme handicapée mental, l’autre comme ayant des problèmes avec la lecture. Interrogés sur leur rapport avec la lecture et les bibliothèques, la première a expliqué qu’elle lit les livres de la collection Chair de poule ; le 2e, passionné d’oiseaux, aime les livres de photographies qui les représentent. Ils ne vont jamais en bibliothèque.
Puis Sophie Simonpoli, secrétaire générale de l’association Les papillons blancs de Paris, a présenté brièvement sa structure. Cette association de parents d’enfants avec handicap mental existe depuis 70 ans. Son but est principalement de faire de l’action familiale. Elle organise des activités de loisirs et veut favoriser la citoyenneté et l’autonomie des personnes en situation de handicap mental.

Carole Roux-Derozier, chargée de mission pour l’accueil des publics en situation de handicap à la BnF a rappelé que la BnF accueillait déjà des groupes de personnes avec handicap mental, mais qu’il n’y avait pas d’accueil dédié, ni de support d’aide à la visite.
La première initiative en la matière semble revenir au musée d’Orsay avec son livret « Orsay facile ». Carole Roux-Derozier rappelle que le haut de jardin est accessible à tous avec des documents assez variés pour que tous les publics puissent y trouver leur compte : documents audiovisuels, livres de photographies, jeux vidéos… et une offre d’animations.

Afin que le public appréhende mieux le lieu, il est important de commencer par une visite de la bibliothèque.
2 livrets ont été réalisés:
– Renseignements pratiques sur la bibliothèque François-Mitterrand : comment venir, comment réserver une visite ;
– Visitons la bibliothèque François-Mitterrand : à utiliser avant, pendant, après la visite. 1 page = 1 point de la visite ; il mêle texte et image. Un plan du rez-de-chaussée à la fin du livret permet de repérer les différents lieux.
Les livrets sont disponibles à l’accueil, auprès des médiateurs, en ligne au format pdf ou html : ils peuvent donc être écoutés avec des aides techniques.

Les médiatrices faisaient déjà des visites pour les publics handicapés mentaux, en groupe, mais rarement.
Au début du projet les médiateurs ont voulu adapter la visite « jeu de piste » initialement destinée aux familles, mais c’était une erreur. Les médiateurs ont vite compris qu’il fallait créer un contenu propre parce que
– ce ne sont pas des enfants,
– le concept de jeu ne faisait pas sens.

La BnF et Les Papillons blancs de Paris ont signé en décembre 2016 une convention prévue pour un an, mais l’action s’est déroulée sur un an et demi, car l’idée de l’adaptation du jeu de piste n’a pas marché.
L’idée de co-construire la visite était présente depuis le début. « On ne fait pas pour les publics handicapés, mais avec, même si ça prend plus de temps », explique Sophie Simonpoli.

Le projet de réalisation du livret a été assuré par une service civique des Papillons blancs, Marion Fouque. Celle-ci, titulaire d’un master conseiller en accessibilité (INSHEA Suresnes) a consacré son mémoire à ce travail.
Marion Fouque a présenté les étapes du projet :
– diagnostic
– prise de contact avec les différents interlocuteurs : ESAT, Carole Roux-derozier (mission handicap BnF), une médiatrice de la BnF
– visites test avec des travailleurs de l’ESAT Montgallet,
– 1 visite par semaine dans l’ESAT pour créer le livret
Le livret a été co-construit avec un premier groupe, de l’ESAT Montgallet. Puis on a proposé le livret à une autre structure, un foyer de Boulogne : ces relecteurs ont permis de s’assurer que le livret était bien compréhensible.

La visite co-construite intègre :
– des éléments historiques, par exemple les globes de Coronelli ;
– des éléments architecturaux, en visitant, notamment le belvédère, et en s’appuyant sur une maquette, en découvrant le système de circulation des livres ;
– des éléments sur les missions de la bibliothèque.
On pensait supprimer des éléments que les publics handicapés mentaux ont voulu garder. Il fallait donc plutôt raccourcir le temps passé mais ne pas supprimer.

Dans le cadre de la convention les Papillons blancs ont assuré au printemps 2017 une matinée formation-sensibilisation pour le personnel BnF avec le témoignage de personnes handicapées mentales.
Cette offre de formation a été pérennisée dans le catalogue de formation de la BnF et augmentée d’actions de formation sur le handicap psychique.

Quelques enseignements tirés de la réalisation du livret :
– oublier les concepts de communication habituels ;
– faire le livret en interne permet des aller-retour avec le public test, ce qui n’aurait pas été possible si on avait recouru à un prestataire extérieur. On a ainsi eu le choix
* du format : initialement A5, mais finalement A4 car certains handicapés mentaux ont des problèmes de motricité fine,
* le papier un peu plus épais,
– le choix du vocabulaire : affiné et parfois rectifié par le public test. Par exemple le titre du livre est ici « Bibliothèque François-Mitterrand » et pas « site » car pour les testeurs « site » = site internet.

Le temps
– Les visites classiques du bâtiment durent 1h30. Le temps a été réduit à 1h.
– On réduit le temps de parole : on parle de façon plus concise.
– On se rend disponible pour répondre aux questions. On a parfois des questions insolites sur des détails.
– On est vigilant à la fatigue du groupe.
– On réduit le nombre de points pour garder les plus pertinents, ceux qui ont le plus intéressé les personnes handicapées mentales.
– On ménage des temps de pause dans la visite. On commence assis.
L’idée de pause pourrait être transposée à d’autres publics, par exemple seniors.
On peut donc en tirer des enseignements sur la médiation pour tous les publics.

Cette expérience est reconductible.
La méthodologie est réutilisable. Il faut se donner du temps.
Beaucoup de personnes aux Papillons blancs sont formés au Facile A Lire et à Comprendre : cette formation est incontournable.
Sophie Simonpoli affirme : « On ne prive pas quelqu’un qui n’utilise plus ses jambes d’un fauteuil roulant ; de même on ne prive pas les personnes handicapées mentales du temps et de l’accompagnement.
La même démarche a été initiée par les Papillons blancs avec le Musée de la Vie Romantique à Paris. La partie réalisée concerne l’arrivée jusqu’au musée, mais le travail a été interrompu en raison de travaux dans le musée.

Échanges avec la salle :
Le public est revenu sur la nécessité de multiplier les actions autour du FALC pour mieux accueillir les personnes en situation de handicap mentaux dans différents lieux, notamment culturels.
Géraldine Delaforge, d’Universcience, a annoncé la mise en place de formations sur le FALC sur les 3 ans avenir, et pas seulement pour la cellule accessibilité. L’accueil de ces publics va être développé.
Plusieurs participants reviennent sur les difficultés d’accès au site, notamment pour les personnes en fauteuil roulant.
Des sourds présents ont souligné l’intérêt de la démarche présentée et sa grande utilité pour les sourds ; ils indiquent que face à l’écrit ils sont parfois aussi démunis que les personnes handicapées mentales et que les documents en FALC leur sont très utiles.

Pour clore la matinée, des médiatrices de la BnF ont accompagné des groupes à la découverte du site. Parmi les visiteurs des personnes handicapées mentales venaient pour la première fois à la bibliothèque François-Mitterrand.

Liens utiles :
livrets en FALC sur le site de la BnF
présentation de la table-ronde sur le site de la BnF
Une captation de la table ronde sera prochainement disponible.

Numok 2016 : 2 ateliers accessibles aux déficients visuels à la médiathèque Marguerite Duras

Par Hélène Kudzia

Lors d’une journée d’étude sur les tablettes, destinée aux bibliothécaires de la Ville de Paris, Fabienne Le Hein et moi avons présenté 2 ateliers numériques inclusifs, accessibles aux déficients visuels. Nous partageons ici la trame de notre intervention sous la forme d’un PowerPoint, car nous pensons que ces actions peuvent facilement être reconduites à la médiathèque Duras ou ailleurs. 

2 enfants un casque sur les oreilles, une tablette dans les mains

Atelier jeux sonores à la médiathèque Marguerite Duras : on joue à A blind Legend (copyright Médiathèque Marguerite Duras)

En octobre 2016 a eu lieu la 2e édition du festival Numok, autour de la culture numérique. Et cette année 2 ateliers étaient accessibles aux déficients visuels !

1. Atelier collectif de découverte des applications participatives (toutes les applications ne sont pas accessibles avec VoiceOver).

2. Jeux sonores

Toutes les applications présentées sont gratuites et disponibles sous IOS.

 

 

Retour d’expérience : Port’âge auprès du public déficient visuel à la médiathèque Marguerite Duras

objets symbolisant le portage : sac à dos, livres, livres audio, dvd

par Lou (Service civique mission Port’âge, médiathèque Marguerite Duras – Paris)

Le Port’âge est le service de portage de documents (livres, DVD, CD, livres audio, revues, etc.) à domicile des bibliothèques de la Ville de Paris. Gratuit, il est assuré par des volontaires du service civique auprès des personnes âgées ou handicapées.

En octobre 2015, j’ai commencé ce service civique de dix mois à la médiathèque Marguerite Duras (20e). Il s’agit, avec la médiathèque Marguerite Yourcenar (15e), de l’un des deux pôles « Lire Autrement » adaptés aux déficients visuels. Cela signifie une équipe formée à l’accueil de ce public, des collections spécifiques (documents en gros caractères, textes lus, format audio Daisy, DVD en audiodescription), un matériel informatique adapté, des animations et des services particuliers (prêt de lecteurs Daisy, ateliers multimédias, etc.).

Pendant quelques mois, nous avons été deux volontaires à assurer ce service auprès d’une quarantaine de bénéficiaires. Ce partage des tâches m’a laissé davantage de temps pour m’investir auprès des neuf malvoyants ou non-voyants bénéficiaires du Port’âge.

Tout d’abord, j’ai évidemment continué les visites à la Résidence Saint-Louis, un ensemble de studios réservés aux personnes souffrant de déficience visuelle et gérés par le Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts. Je rendais visite à sept personnes toutes les trois semaines.

Si les documents les plus fréquemment prêtés aux personnes non-voyantes ou malvoyantes étaient les textes lus, les livres et revues au format audio Daisy et les DVD (en audiodescription ou non), il m’est également souvent arrivé d’effectuer pour eux des téléchargements sur les plateformes réservées aux bénéficiaires de l’exception Handicap que sont la BNFA (Bibliothèque numérique francophone accessible) et Eole, la bibliothèque numérique de l’association Valentin Haüy. Je mettais ensuite ces livres audio sur des supports numériques (clés USB ou cartes SD) que les bénéficiaires m’avaient fourni préalablement.

L’une de mes bénéficiaires, si elle était familière des textes lus, appréciait particulièrement la lecture en braille. La médiathèque de l’association Valentin Haüy envoie gratuitement par voie postale des livres en braille, mais les valisettes contenant les documents sont volumineuses et parfois lourdes, ce qui empêchait cette personne de faire directement appel à eux. Tout au long de l’année, j’ai donc fait venir des livres de l’association Valentin Haüy à la médiathèque Marguerite Duras pour lui porter ensuite.

Enfin, j’ai également apporté mon aide pour chaque séance de « L’oreille ne fait pas la sieste ». Cette animation est un rendez-vous mensuel autour des livres audio pendant lequel deux bibliothécaires présentent des coups de cœur ou des documents sur une thématique précise (les contes, les sélections du Prix France Culture-Lire dans le noir…). Mon aide consistait à préparer le matériel, proposer thé et gâteaux, aider les usagers à trouver des documents en rayon, enregistrer leurs choix. J’ai également eu l’occasion à quelques reprises de présenter moi-même des livres audio.

Les visiteurs du soir invitent Les Doigts Qui Rêvent

Jeudi 16 juin 2016 de 18h à 20h Solène Négrerie présentera Les Doigts Qui Rêvent (LDQR) lors d’une séance du cycle de rencontres Les visiteurs du soir, à la BNF.

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Le Centre National de la Littérature Pour la Jeunesse – La Joie par les Livres (CNLPJ) propose un cycle de rencontres autour des acteurs de la littérature jeunesse, intitulé les visiteurs du soir. Il invite alternativement des éditeurs, auteurs, illustrateurs, conteurs et a déjà accueilli Valérie Zenatti, Hubert Ben Kemoun, L’Ecole des loisirs… Ce cycle de formation est accessible à tous gratuitement, sur réservation. On peut librement consulter les archives : lire les comptes-rendus et écouter en ligne les rencontres passées.

 solène negrerie touche sonlivre la chasse à l'ours

Les Doigts Qui Rêvent est le prochain invité des visiteurs du soir, jeudi 16 juin à 18h. C’est l’éditeur historique en France de livres tactiles, qui œuvre depuis une vingtaine d’années dans ce secteur. Depuis quelques titres on note une diversification de son champ d’activité. On a déjà parlé sur ce blog du coffret multisensoriel, pédagogique et novateur autour de Lucky Luke et de la bande dessinée. Aujourd’hui LDQR ne se cantonne plus aux seuls livres tactiles, mais introduit des compléments sous la forme de version audio DAISY de l’histoire (Alice racontée aux petits), voire d’un DVD contenant une version audio et en Langue des Signes Française (La chasse à l’ours).

la-chasse-a-l-ours couverture

 

Pour en savoir plus :

Le site de l’éditeur Les Doigts Qui Rêvent

La présentation de la rencontre du 16 juin et les modalités d’inscriptions sur le site du CNLPJ

 

 

L’exception handicap en quelques chiffres à la médiathèque Marguerite Duras

Avec l’ouverture de la médiathèque Marguerite Duras en 2010, le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris lançait son deuxième pôle Lire Autrement : une équipe formée à l’accueil des déficients visuels, des collections et des animations accessibles aux aveugles et malvoyants, bref un projet inclusif autour de la mixité des publics. 6 ans plus tard, le bilan est très positif !

Façade Médiathèque M Duras (c) Marc Verhille

Façade de la Médiathèque Durac (c) Marc Verhille

Les usagers aveugles et malvoyants sont au rendez-vous et de plus en plus nombreux : sur 362 bénéficiaires de l’exception handicap inscrits dans le réseau parisien en 2015 (238 en 2014), 73 se sont inscrits à Duras et 74 y ont emprunté des documents en 2015.

Si les usagers reviennent régulièrement, c’est avant tout pour profiter de la variété des collections mises à leur disposition. En tête des usages, on trouve le prêt de livres audio. Les collections spécifiques de livres et revues DAISY ont attiré 42 déficients visuels qui ont emprunté 718 documents DAISY (362 sur CD, 356 via téléchargement). Une petite moitié des inscrits aveugles et malvoyants ne recourt pour l’instant qu’aux collections accessibles à tous : DVD en audiodescription, musique, livres en gros caractères, livres tactiles… La gratuité offerte aux bénéficiaires de l’exception handicap pour l’emprunt de tous les supports est très appréciée.

Comme l’ensemble des fréquentants de la médiathèque, les aveugles et malvoyants manifestent leur intérêt pour la variété des services offerts et la possibilité d’alterner entre services personnalisés et activités inclusives : richesse de la programmation culturelle, portage, ateliers multimédia, notamment sur les lecteurs DAISY et le téléchargement de livres DAISY (31 séances en 2015)…

Nul doute que l’expérience acquise par l’équipe de la médiathèque Marguerite Duras joue un grand rôle dans le succès de son pôle Lire Autrement.

 

Des fiches pour rendre les menus des DVD audiodécrits accessibles

Par Hélène

De plus en plus de bibliothèques proposent à leurs usagers déficients visuels d’emprunter des DVD en audiodescription. Il s’agit de DVD classiques, acquis auprès des fournisseurs habituels, qui possèdent une piste audiodescription.

logo de l'audiodescription

L’obstacle majeur pour l’usager aveugle ou très malvoyant est la non vocalisation d’une grande partie des menus de ces DVD. En effet, pour qu’une personne déficiente visuelle puisse lancer seule un DVD sur la piste audiodescription, tout se passe bien lorsque le menu est vocalisé. Mais dans la majorité des cas le menu s’affiche à l’écran et n’est pas accessible.

Pour favoriser l’autonomie des usagers, les bibliothécaires de la médiathèque José Cabanis de Toulouse ont eu l’idée, il y a plusieurs années déjà, de mettre au point des fiches qui décrivent les manipulations à faire pour lancer le film avec l’audiodescription. Aujourd’hui plusieurs bibliothèques participent à la réalisation de ces fiches qui guident les non et malvoyants dans les menus non vocalisés.

Où trouver ces fiches-menus ?

Ces informations sont mises en ligne sur le blog de l’Association Française d’Audiodescription et peuvent être consultées par tout un chacun, notamment par les aveugles et malvoyants à l’aise avec les nouvelles technologies.

Mais certains usagers de nos bibliothèques préfèrent emprunter en même temps que le DVD la fiche décrivant son menu en braille ou en gros caractères, ou encore il est plus simple pour eux de la recevoir par mail.

Afin de faciliter les échanges entre les bibliothécaires qui proposent au prêt des DVD avec audiodescription, nous dédions une page de la boîte à outils de ce blog à ces fiches menus au format word, prêtes à être imprimées en gros caractères.

Vous souhaitez nous aider ?

Cette page s’enrichira avec les contributions des uns et des autres. N’hésitez pas à nous communiquer les informations dont vous disposez et qui ne sont pas encore en ligne en écrivant à Hélène et à Luc Maumet.

Précisions importantes:

  • Pour être sûr que la fiche correspond au DVD que vous possédez, un seul moyen : vérifiez son EAN. En effet lorsqu’un DVD est réédité, le menu est souvent différent.
  • Ces fiches-menus sont conçues pour être utilisées avec un lecteur de DVD. Elles fonctionneront rarement, malheureusement, avec un ordinateur.
    • Pour certains usagers, ces manipulations restent trop difficiles à faire : ils n’emprunteront que des DVD avec un menu vocalisé : il faut donc avoir un moyen de les repérer rapidement en rayon.

Colloque : la loi du 11 février 2005, dix ans après

Les 20 et 21 janvier 2015, l’Université de Rennes 2, l’ESPE de Bretagne (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) et la MSHB (Maison des Sciences de l’Homme de Bretagne) organisent un événement national pour dresser un bilan de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté de personnes handicapées votée le 11 février 2005 en France.

affiche colloque loi 2005

Les journées qui se dérouleront dans la salle « le Liberté » à Rennes donneront la parole à des professionnels reconnus sur la question du handicap, à des familles, des usagers et à des personnalités politiques.

Toutes les informations relatives à la manifestation nationale des 20 et 21 janvier 2015 sont disponibles sur le site internet www.handicap2015.fr. Les inscriptions des professionnels et des particuliers sont ouvertes sur ce site internet également.

Le SLPJ toujours pas au rendez-vous de l’accessibilité

Par Hélène

Une fois n’est pas coutume, je vous livre ici un billet d’humeur.

Les années se suivent et se ressemblent… malheureusement. Le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil fête ses trente ans mais l’accessibilité n’a pas fait de gros progrès !

Les années passées, j’ai déjà signalé que le site internet du salon n’était pas accessible pour les personnes aveugles qui, comme moi, utilisent l’ordinateur à l’aide d’une synthèse vocale et d’une plage braille. Je me suis même donné la peine de leur écrire, via le formulaire de contact, sans avoir jamais reçu de réponse. Cette année, je n’arrive même pas à trouver le formulaire de contact sur le site !

Quant au programme, impossible pour moi de le consulter. J’ai glané quelques infos grâce à twitter et je ne suis même pas en mesure de les retrouver sur leur site internet.

Et pourtant, au lieu de ce billet, je pensais vous faire le compte-rendu de la table ronde « Le livre audio : une chance pour la littérature jeunesse », à laquelle j’ai assisté ce matin. Mais pas possible pour moi de retrouver le nom des participants et le détail sur le programme !

Est-ce mieux quand on se rend sur place ?

Pas forcément. A mon arrivée, samedi, on m’a proposé de prendre une entrée à part. Une entrée séparée, donc, pour les personnes à mobilité réduite : l’objectif n’était pas de me faciliter la vie, mais que les agents d’accueil contactent leur supérieur pour vérifier si les chiens d’aveugles pouvaient bien entrer ! Pas non plus d’aide pour se diriger à l’intérieur du SLPJ…

Merci donc aux personnes qui m’ont guidée et accompagnée samedi et lundi matin : Gabrielle, Clémence, Sophie, Danyelle, Ophélie.

Et rendez-vous dans un ou deux ans pour voir si l’accessibilité du SLPJ aux aveugles aura progressé.

« Bibliothèques en Seine Saint-Denis » lance un cycle de réflexion autour du handicap et de l’accessibilité

Par Hélène Kudzia

L’association des bibliothèques en Seine Saint-Denis initie un cycle autour du handicap en bibliothèque. Le thème est abordé pour la première fois par l’association. L’initiative revient à la bibliothèque de Montreuil qui a alerté l’association sur certains besoins et sur les obligations légales.

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La première séance, vendredi 16 mai, a laissé une large place à un tour de table et à l’état des lieux des projets en cours ; elle a ensuite été consacrée au handicap visuel. La prochaine séance aura lieu à l’automne sur une thématique à définir en fonction des demandes. Les séances seront consacrées à la présentation de ressources et d’actions menées en bibliothèques pour différentes catégories de publics empêchés et pourront aussi prendre la forme de visites d’équipements spécialisés ou déjà engagés dans l’accueil de ces publics.

Pour les membres de l’association il est important d’aborder la question à l’échelle du département, pour mutualiser les questionnements et les expériences de chacun.

En 2012, le Conseil Général de Seine Saint-Denis a mené une enquête sur l’accessibilité des équipements culturels, qui a donné lieu à la parution d’un guide dans lequel l’accessibilité des bibliothèques ne semble pas toujours bien renseignée. Pour compléter et actualiser ces données et pour préparer ce cycle, les participants ont été invités à remplir en amont un questionnaire dressant l’état des lieux de l’accessibilité de leur établissement.

Le dépouillement des questionnaires et le tour de table initial ont permis de pointer la diversité des équipements, les inégalités dans les budgets, les actions mises en place avec des publics empêchés et des actions de sensibilisation.

 

Voici quelques points abordés lors des discussions qu’il m’a semblé intéressant de relever :

  • Plusieurs bibliothécaires du département sont porteurs de handicap. On rappelle l’intérêt pour tous – publics et équipes – d’intégrer des agents en situation de handicap.
  • Des équipements, même récents, ne sont pas accessibles au niveau du cadre bâti. Certains proposent un cheminement accessible par un itinéraire très compliqué ; d’autres travaillent à une entrée pour tous par « la grande porte ».
  • On souligne l’intérêt de travailler avec les missions handicap des villes qui permettent d’avoir une vision globale de l’accessibilité et des retours d’usagers.
  • Quelques bibliothèques ont des partenariats avec des associations ou des bibliothèques spécialisées : actions de sensibilisation, accueil d’une permanence d’une bibliothèque spécialisée, préparation d’une convention avec une autre bibliothèque spécialisée…
  • L’accueil de groupes (SESSAD, ESAT, IME, IMPRO) semble plus fréquent et mieux identifié que l’accueil en individuel.
  • L’ensemble de l’équipe doit être sensibilisé, formé, la question du handicap doit être un projet d’équipe, et ces accueils ne peuvent pas reposer seulement sur les volontaires, sans quoi on n’assure pas de continuité de service.

Souhaitons que les prochaines séances soient aussi fructueuses en échanges d’idées et de bonnes pratiques et permettent à chaque bibliothèque de développer davantage de services accessibles. Et gageons que l’association s’engagera, après cette réflexion initiale,  à intégrer l’accessibilité de façon régulière dans ses différents groupes de travail pour évoquer, par exemple, le multimédia et les jeux vidéo accessibles, les lectures adolescentes en format adapté, le cinéma pour tous…

 

Table ronde « Lire autrement : vers de nouveaux usages et de nouveaux services en bibliothèque »

Par Hélène Kudzia

Comme chaque année, le service du Livre et de la Lecture était présent au Salon du Livre de Paris à travers le stand Lire Autrement rassemblant 10 acteurs de l’édition adaptée. Mais il a aussi organisé , en partenariat avec le Centre National du Livre, une table ronde intitulée « Lire autrement : vers de nouveaux usages et de nouveaux services en bibliothèque ».

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Modérée Par Bernard Démay, cette table ronde a permis de présenter des projets menés par des éditeurs spécialisés en partenariat avec des bibliothèques publiques :

  • Luc Maumet, de la médiathèque de l’Association Valentin Haüy, a exposé DAISY dans votre bibliothèque; ce projet, soutenu par le SLL dans le cadre d’ »Agir pour la lecture », permet à des bibliothèques publiques, signataires d’une convention avec l’AVH, de proposer un fonds de livres DAISY et des lecteurs DAISY.
  • Danyelle Valente, de l’éditeur associatif Les doigts Qui Rêvent, a fait part de l’avancée d’un autre projet soutenu par « Agir pour la lecture » : la réalisation, avec un groupe d’adolescents déficients visuels à la médiathèque José Cabanis (Toulouse), d’un coffret autour de Lucky Luke. Ce coffret sera un outil de médiation pour mieux faire appréhender la bande dessinée aux aveugles et malvoyants.
  • Sophie Martel, de l’éditeur associatif Benjamins média, a présenté Un frère en bocal, premier livre ePub accessible à tous : en cours de fabrication, ce livre numérique proposera conjointement le texte, la version audio et l’interprétation en LSF de cet album jeunesse déjà paru dans sa version livre-CD.
  • Pour ma part, j’ai expliqué les utilisations possibles en bibliothèque publique de ces différents livres et outils et l’indispensable médiation à mettre en œuvre pour qu’ils rencontrent leur public.

 

La captation sonore réalisée par le CNL est disponible au format MP3 sur le site du SLL.

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